Ottawa et Montréal – (18 mai 2012) – À la veille du Sommet du G8 au Maryland où le Premier ministre Stephen Harper compte s’entretenir avec le Président François Hollande sur les négociations de l’Accord économique et commercial global (AÉCG) entre le Canada et l’Union européenne, des organisations sociales du Canada et du Québec ont transmis une lettre au nouveau Président français pour l’alerter des retombées de l’accord et donner à connaître les craintes des mouvements sociaux des deux côtés de l’Atlantique.
« Nos organisations disent NON à cet accord négocié pour le seul bénéfice des entreprises multinationales et aux dépens des droits des populations et de la protection de l’environnement », peut-on lire dans une déclaration conjointe signée en octobre dernier par plus de 80 organisations canadiennes, québécoises et européennes, dont plusieurs de France, qui a été transmises au bureau du Président Hollande. « Ni l’Union européenne, ni le Canada n’ont tenu leur population au courant des enjeux de la négociation », y ajoute-t-on. « Les offres et les demandes de chacune des parties n’ont pas été discutées, ni rendues publiques. C’est donc dans un flagrant déni de démocratie que se déroulent les négociations. »
Cette déclaration commune a été réémise et envoyée aujourd’hui au Président français par le Réseau pour un commerce juste et le Réseau québécois sur l’intégration continentale (RQIC) alors que cette fin de semaine, le Premier ministre Harper profitera du Sommet du G8 pour tenter de convertir son homologue aux bienfaits des négociations bilatérales. Faut-il rappeler que monsieur Hollande a mené sa campagne présidentielle et a reçu la confiance des Français en promettant de renverser la vague de mesures d’austérité qui déferle sur l’Europe et qui met une pression indue sur les États membres de l’Union européenne pour qu’ils réduisent et privatisent les services publics. Les réseaux du Canada et du Québec, qui regroupent des organisations syndicales, environnementales, autochtones, d’agriculteurs, du mouvement étudiant et des organisations culturelles, considèrent l’AÉCG comme un pacte d’austérité qu’il est nécessaire de transformer en profondeur ou de carrément rejeter.
La déclaration commune que les organisations ont transmise aujourd’hui affirme que « les accords de commerce doivent promouvoir la coopération et placer le bien commun, l’intérêt public et le respect des droits humains et environnementaux avant les intérêts privés à courte vue des seules entreprises transnationales ». Mais on observe tout le contraire : l’AÉCG « est une véritable offensive pour libéraliser les services publics, affaiblir et empêcher les réglementations sociales, sanitaires et environnementales et protéger toujours plus les droits des investisseurs aux dépens des droits démocratiques. »
« Nous appelons les élus du Parlement européen et des parlements nationaux, les élus canadiens tant sur le plan fédéral que provincial, à refuser de ratifier l’AÉCG et à faire œuvre de transparence sur un tel accord qui brade les droits sociaux, menace les réglementations environnementales et, plus largement, la démocratie. », affirme-t-on en conclusion de la déclaration.
Pour lire la lettre adressée au Président Hollande, suivre le lien.
La déclaration, intitulée « Accord de libre-échange UE-Canada (AÉCG) : les entreprises ne feront pas la loi ! », peut être consultée en suivant le lien suivant
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Renseignements :
Stuart Trew, pour le Réseau pour un commerce juste, 647-222-9782 ; TJN.RCJ@gmail.com
Pierre-Yves Serinet, pour le Réseau québécois sur l’intégration continentale -RQIC : rqic@ciso.qc.ca, 514-276-1075