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Confrontés à de nombreuses plaintes quant au manque de transparence de ce processus de négociations, Jean-François Lisée et son collègue aux Finances et à l’Économie, Nicolas Marceau, ont tenu deux réunions d’information auxquelles ont participé, largement à huis clos, une cinquantaine de représentants de la société civile. La première réunion s’est tenue, en octobre, et la seconde a pris la forme d’une conférence téléphonique d’une heure le mois dernier. Le négociateur en chef pour le Québec, Pierre Marc Johnson, et son équipe ont aussi rencontré plusieurs des principaux acteurs concernés.
Toutes ces initiatives et tous ces arguments sont loin de convaincre les syndicats et les mouvements sociaux membres du Réseau québécois sur l’intégration continentale. « Si je me fie à la position exprimée par leurs principaux porte-parole, le projet d’AECG ne passe tout simplement pas », a déclaré en entretien téléphonique au Devoir son coordonnateur, Pierre-Yves Serinet. Outre le secret dans lequel se déroulent les négociations, leurs opposants craignent, entre autres choses, que le droit des investisseurs à poursuivre les États ne prive les gouvernements d’une part de leur souveraineté en matière d’environnement et de développement économique, et ne les pousse même à privatiser des services publics. Ils s’inquiètent également du degré de protection de la diversité culturelle.
« C’est vrai que ces enjeux semblent bien austères et qu’ils ne font pas la manchette, mais les choses pourraient changer », note Pierre-Yves Serinet. Après tout, il en était de même à-propos du projet de Zone de libre-échange des Amériques jusqu’à ce qu’un sommet se tienne à Québec en 2001. On dit que la conclusion de l’AECG amènera la tenue d’un sommet Canada-Europe. Cela pourrait être l’événement que les opposants attendaient.
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